LES BIENVEILLANTES
Je viens d’arriver au terme de ce pavé de 900 pages qu’est le roman de Jonathan Littel . Une descente aux enfers qui a pour personnage un ss bureaucrate de l’administration nazie . Je ne sais s’il mérite le prix Goncourt car je ne sais toujours pas si le prix Goncourt mérite d’exister . Je ne l’aurais sans doute pas lu s’il ne m’avait pas été offert . Je ne raffole pas de ce qui est estampillé .C’est un peu comme les tee shirts que je porte et qui sont toujours sans marque apparente. Il me souvient cependant en avoir lu un dans le passé , ignorant qu’il ait été primé : « L’épervier de Maheux » de Jean Carrière . Grandiose ! « Les bienveillantes », c’est fort et c’est lassant . C’est grotesque et c’est sublime . On perçoit l’énorme travail de documentation de l’auteur pour dépeindre la planification de l’horreur mais il est vrai que parfois le scénario dérange . N’est-il pas dangereux d’insérer de la fiction dans l’histoire, quitte parfois à nous faire douter du vrai . Quand Maxime pince le nez d’Hitler au cours d’une remise de décoration, et quand il piétine les corps des juifs assassinés dans le ravin pour achever les agonisants, le commun des lecteurs pourrait douter des deux . Attention, danger ! Ce qui m’a fait aller au bout, ce sont ces intermèdes où l’humain reprend le dessus , ce qui nous permet en fait de relâcher notre apnée . Cet amour fou et pervers pour sa sœur jumelle, son délire, ses doutes, et l’amour du prochain qu’il a en lui, derrière le masque. Mais déceler cet amour dans tous ces miasmes, croyez moi, il faut gratter !