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Blog AMERTUME
10 janvier 2016

ANNE POUR L’ÉTERNITÉ

NDLR : Amis lecteurs, sachez que j’éprouve toujours un malin plaisir à conter l’histoire de France, à ma guise, évidemment, et ce brave Duc en conviendra avec moi. Sur ce coup, je dois dire que j’ai fait fort, avec les trombes d’eau se déversant sur la ville, me maintenant de fait devant  mon clavier.  Pas moins de deux à trois heures d’écriture ! 

Ah qu’elle était jolie la petite Anne de Bretagne, se laissant traire sans bouger, sans mettre son pied dans l’écuelle, un amour de petite chèvre ! Pardonnez-moi, ou avais-je la tête ?! Voilà que je me mélange les pinceaux avec la chèvre de Monsieur Seguin ! C’est sans doute la contrariété ! Oui, la contrariété qu’on est le 9 janvier 2016, jour d’anniversaire de la mort d’Anne de Bretagne, et que rien n’est organisé à la télé pour célébrer l’évènement. Michel Drucker, t’es un couillon ! T’en as pourtant fait des ronds de jambe dans le passé pour les Claude François, Joe Dassin et autres, et que même tu t’apprêtes à faire une soirée pour Michel Delpech, et là, rien pour Anne, la fille chérie de l’histoire de France alors que ça fait un bail qu’elle nous a quittés, 502 années exactement. Ignare et ingrat que tu es Drucker ! T’aurais pu inviter quelques couillons de service pour venir pousser la chansonnette. Pourquoi pas Maurice Benguigui alias Patrick Bruel, qu’on sort à toutes les sauces et qui a remplacé Jean-Claude Brialy pour sa sempiternelle présence aux enterrements des pipoles. T’avais même Nolwenn Leroy, une fille de la région, pas forcément nourrie au grain local, mais au moins elle y est née, et elle en a le prénom. Y-avait aussi Bernard Hinault a qui t’aurais pu faire effectuer quelques tours de scène à vélo, histoire d’égayer le téléspectateur du samedi soir. T’as pas un brin d’idée Drucker ! Et puis, Bécassine, tu y as pensé à Bécassine, l’héroïne de la B.D. d’autrefois ? Celle-ci, c’est une Bretonne vraie de vraie, partie à la capitale pour vider les pots de fèces des bourgeois Parisiens. T’aurais pu en inviter des nanas sur le plateau et les habiller comme elle ! Pourquoi pas Mireille Mathieu que t’aurais pu ressortir de l’armoire  T’as pas un  pouce d’originalité Drucker ! Tu es passé à côté d’une soirée mémorable. Même Le Drian, ministre des armées et président de la région aurait accepté de se déplacer. Maintenant, pour Anne, c’est à moi de faire le job , et gratos en plus , car de mon blog, je gagne peau d’Anne, peau de balle et balai de crin. C’ est pas comme Claire Chazal qui se fait embaucher par TV5 avec presque le salaire d’un footballeur. Et puis, aujourd’hui, il pisse des cordes sur la ville, et autant que je me tienne à mon clavier.  Je disais donc que Anne est morte le 9 janvier de l’année 502 à l’âge de 37 ans. C’est misère de partir si jeune ! Dès le berceau, elle est déjà duchesse de Bretagne, et à l’âge du cm2, elle est promue comtesse de Montfort et d’Etampes. Déjà de la noblesse plein les couches ! Bébé, elle fait l’émerveillement de ses parents avec ses joues joufflues rouge pomme, et très vite elle va être l’enjeu de  tractations matrimoniales, car en Bretagne, pour les couronnes étrangères, y-a du biscuit à grignoter. On dit que la donzelle est d’intelligence moyenne, ce qui, pour l’époque est déjà pas mal. Elle apprend à lire et à écrire en français, et personne n’est là pour lui casser les couilles pour lui enseigner le Breton. Pas comme aujourd’hui,  où nombre de rigolos du coin privilégient leur dialecte, tout comme les ravagés de la région Corse. Elle est « made in France » la donzelle, et Jules Ferry ne l’aurait pas reniée. Comme toute fille de bonne famille, elle est élevée par une gouvernante, sa marraine en l’occurrence, et elle a plusieurs précepteurs. Elle chasse le faucon avant d’en rencontrer de vrais, et on lui enseigne la danse, le chant et la musique, tout ce qu’il faut pour prétendre à une place de très grande maîtresse de maison. Son père François II qui n’a pas d’héritier mâle décide de la faire reconnaître héritière des Etats de Bretagne. Papa promet sa fille à tout un tas de de princes français étrangers afin de faire comprendre au roi de France qu’il n’y mettra pas la main dessus. Les années passent et en 1490, Anne qui a seulement treize ans  va épouser  Maximilien le prochain empereur romain germanique. C’est dire que ce mariage n’est pas fait pour plaire au roi de France de l’époque, Charles VIII, qui ne brille pas par son intelligence. Ce couillon entreprendra la conquête de Naples en Italie, et ce sera finalement la ligue de Venise qui lui mettra une sévère déculottée, et le pauvre bougre rentrera au pays avec son armée, sans même une portion de pizza à se mettre sous la dent. Mais chère lectrice et cher lecteur, si vous êtes toujours là, vous savez bien que l’Histoire a ses revers et sa destinée que la raison ignore, et que ça ne vous étonnera pas que ce brave Charly finisse par épouser notre belle Anne de Bretagne à l’issue du match  France- Bretagne joué à Rennes en 1491 et remporté par la France. Sur ce coup- là, Charly n’aura pas été des plus charlots ! Le père d’Anne a dû faire un triple salto suivi d’un double axel dans sa tombe, lui qui avait fait jurer à sa fille de ne jamais porter l’anneau d’un Français. Elle va pourtant devenir Française, puisque son époux l’est.  La concurrence, Autrichiens en tête, hurle à l’enlèvement et au viol, mais Anne, la petite Bretonne devient bel et bien Reine de France, et cela avec l’aide du Pape Innocent VIII, qu’on aurait plutôt du appeler Innocent aux mains pleines, tant il va se faire graisser la patte pour valider ce mariage, et pour l’annulation du précédent avec Maximilien. Si vous ne me suivez pas, vous pouvez toujours relire ce qui précède, y-a pas de honte à ça ! Anne se révèle une très bonne pondeuse, un mouflet tous les 14 mois, mais qu’elle perdra très vite. En tant que reine de France, Anne ne se la pète pas plus que ça, d’autant plus qu’elle est muselée sur les bords par sa belle- sœur Anne de Beaujeu la sœur ainée de Charles, qui assura avant lui, la régence de France. Elle se la coule donc mémère, surtout pendant que son époux guerroie en Italie et elle navigue de château en château, Amboise, Loches, Plessis, et réside paraît-il entre autres à Grenoble, ma ville natale, comme chacun sait. Va falloir que j’aille fouiner ici et là pour savoir où exactement ; quand on aime, on ne compte pas ! La voilà veuve en 1498, à l’âge de 21 ans. Le roi Charles VIII qui n’en est pas à une bouffonnerie près perd la vie au château d’Amboise en tapant du front le linteau d’une porte. Il n’avait même pas bu un verre le bougre ! Anne a donc toute la vie devant elle à moins qu’elle se retourne, évidemment. Reine de France, héritière de Bretagne où elle reprend les rênes, on peut dire que son CV est solide. Elle protège tout un tas d’artistes, des poètes essentiellement, et c’est pour ça que sans vouloir en revenir à Drucker, on aurait pu avoir une soirée sympa à la télé. Bref, après l’enterrement de Charly,  la mignonne ne perd pas de temps et l’option de mariage avec Louis XII le nouveau roi. Et là, faites gaffe et suivez bien  les potes et les pôtesses, car ça devient compliqué. Ce Louis XII en question n’est pas dans la descendance directe de Charles, vu que les quatre enfants de ce dernier sont morts en bas âge. Louis XII est de la lignée des Orléans, des cousins, et ce pauvre garçon, fils du poète Charles d’Orléans fut durement élevé par Louis XI le tonton et même emprisonné un temps. Ce salopiot de Louis XI craignait  la rivalité des Orléans et souhaitait la disparition de leur lignée. Il alla même jusqu’à marier Louis d’Orléans avec sa fille Jeanne de France infirme et stérile. Heureusement stérile me direz- vous, car ajouter de la consanguinité à de la débilité, vous pouvez imaginer ce que ça donne. Les électeurs du front National en savent quelque chose. Et bien ce Louis D’Orléans, le pestiféré, le banni, le maudit, revient du diable vauvert et il est couronné roi en 1498. Belle revanche sur le passé ! On le surnommera « le Père du peuple », un peu comme aujourd’hui  Sa Majesté François Hollande. Vous pensez bien que la 1ère décision de Louis XII est de se débarrasser de Jeanne qu’on lui a fourguée à l’insu de son plein gré quand il était gamin. Et qui c’est qu’il va accueillir dans son lit royal : et bien notre petite Bretonne, dans toute sa splendeur ! Pendant le règne de son nouvel époux, Anne entreprend le tour de son duché de Bretagne pour y asseoir son autorité et son joli fessier aussi. Le roi et elle ont enfin une fille qui survit, Claude,  qui deviendra plus tard l’épouse de François 1er, le type de Marignan. Et puis, l’avenir devient funeste avec la maladie qui s’abat sur Anne, usée quelle est par nombre de maternités et de fausses couches. Elle est atteinte de la gravelle, qui n’est autre que le résultat de nos calculs rénaux d’aujourd’hui et qui sont tout à fait bénins. La belle meurt en son château de Blois le 9 janvier 1514 sur le coup des six heures du matin à l’âge où elle aurait pu faire chavirer encore tous les princes du monde. Avant sa mort, elle aura dicté par testament la partition de son corps qu’on désigne comme chacun d’entre vous le sait sous l’appellation de « dilaceratio corporis ». C’est la division du corps et sa répartition en plusieurs endroits. Le cœur en un endroit, les viscères en un autre, et les ossements ailleurs, ce qui fait que les enterrements n’en finissent plus.  Pour Anne, le processus a duré quarante jours, c’est dire. En ce 9 janvier, si vous êtes parvenus chers lecteurs au bout de mon périple, merci d’avoir avec moi une pensée émue pour celle qui fut duchesse de Bretagne mais qui fut aussi notre première dame, une vraie de vraie, celle-ci. Et si vous voulez lui rendre un hommage plus rapproché, sachez que ce qui reste de son corps repose dans la nécropole royale de la basilique de Saint-Denis et que son cœur palpite forcément encore dans un coffre entreposé en la chapelle des Carmes à Nantes. 

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Commentaires
L
ce petit rappel historique revisité à la sauce Gilren était fort sympatique!<br /> <br /> à refaire!
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