LA JACTANCE NOUVELLE DU GROS ROBERT

Chaque année, chez Robert, c’est l’arrivage de mots nouveaux, de ces mots qui ont fini par s’imposer dans l’usage et par la mode du temps. Souvent, ce sont des mots à coucher dehors, parfois avec une bonne couche d’anglicisme mais ils finissent par devenir incontournables. Sans vouloir les recenser tous, j’en retiens ici quelques-uns, juste pour le « fun ». Tiens, à propos de ce dernier, j’ignore s’il fait déjà partie des meubles, mais dans le cas contraire, faut l’y mettre illico.

Europhobe- L’Europe est d’actualité et il fallait bien s’intéresser à celles et ceux qui ne l’aiment pas. A contrario, j’ose penser que l’europhile y est aussi mais voilà que mon correcteur windows le souligne en rouge. Faut voir !

Post-vérité- Intéressant, celui-là ! La post-vérité succède au discours démagogique et remet les pendules à l’heure en ouvrant le temps de la désintox qui fait le bonheur des émissions politiques. En France, la fille Le Pen et toute sa clique alimentent grassement le chapitre post-vérité. On parle aussi de fake-news, à propos de mensonges éhontés et de diffamations de toutes sortes. Y-as-tu pensé Bob, à ce dernier, très employé ces derniers mois ?

Djihadisme :  Hélas, il a sa place celui-là, avec tous les assassins illuminés qui l’alimentent. Et pour certains, il incombe de les déradicaliser. Nouveau aussi celui- là, avec pour sens de vouloir leur remettre les idées en place. Je ne sais si les moyens d’y parvenir sont précisés dans la définition : supplice de la roue, supplice du rat, supplice du bambou tueur ou autres ?

Jungle : On le connaît celui-là, comme étant le milieu des animaux sauvages, mais on lui ajoute un sens nouveau pour désigner un lieu de vie de fortune pour des réfugiés. Les Calaisiens en savent quelque chose.

Googler : Bienvenue à celui-ci ! Nous sommes des millions à googliser. ( synonymedu précédent. Je googlise, tu googlises, nous googlisons…. On va tous sur google et puis c’est marre !

Retweeter : Le tweet n’est pas trop ma tasse d’alcool de poire, alors vous pensez bien que je ne retweete pas davantage. Quand on retweete, on reprend le tweet d’un clampin en le faisant connaître et en donnant à l’auteur le statut d’influenceur. C’est ainsi que nombre de quiches et gourdasses non représentatives ayant pourtant pignon sur le web, comme Nadine Morano, Trierweiler ou autres peuvent tenir avec la complicité des médias peu sérieux, des petites tribunes dignes d’aliénés mentaux.  

Autotest : il fallait bien donner son titre de noblesse au procédé consistant à faire soi-même, son propre test médical. Ҫa existe depuis des lustres avec la prise de température, le test de grossesse, et le taux de sucre dans le sang. Pourquoi pas l’autotest de la connarditude que pourrait utiliser nombre de personnages publics. J’ai la liste…

Presbyacousie : Rien à voir avec des galipettes au presbytère. Ce mot désigne les problèmes d’ouïe liés à l’âge. On connaissait la presbytie et il était normal de penser aux oreilles. A bon entendeur, salut !

Kawaï : C’est mon petit préféré de la cuvée 2017 ! N’y voyez pas, bien que sa morphologie nipponne nous sonne à l’oreille, un rapport avec la moto. Le mot est japonais, certes, mais il correspond au mot « mignon » qui évoque l’univers de l’enfance. Nous avons tous, au moins, un bon souvenir de notre kawaï.

Je finirai ce glossaire avec le regret que Bob n’ait pas pensé à intégrer un substantif que j’ai créé ici il y a déjà quelques temps à travers mes élucubrations, un mot parmi d’autres, car j’ai l’inventitude parfois prolifique ; je veux parler de l’adjectif qualificatif trouducutant, qui désigne un évènement grandement stupéfiant. J’ai sans doute été influencé par cette expression que je tiens d'un paysan du Beaufort « ça me troue le cul ! » pour en arriver à sa conception. L’adjectif a par la suite engendré chez moi le verbe trouducuter, que l’on peut évidemment conjuguer à toutes les sauces, mais plutôt utilisé comme verbe impersonnel : (ce récit m’a trouducuté).  Attention cependant ! Il est d’usage d’employer de préférence un nom commun en tant que sujet. Si l’on y substituait un nom propre, le sens pourrait poser problème. En effet, quand je dis : « J’ai trouducuté ma voisine de palier », certains esprits mal pensants pourraient y voir autre chose que le fait que je l’ai fortement surprise. Les voix et aussi les voies de la langue française sont plus souvent que l’on croit pénétrables.

Additif:

Si Bob actualise son lexique une fois l'an, moi Gilren, résident du Blog Amertume enrichit le mien beaucoup plus  souvent, tout comme ce soir avec ces nouvraux arrivants:

mélanchonner: jeter l'opprobre sur un autre, en l'insultant avec une haine surdimensionnée et souvent injustifiée.

mélanchonnerie: cochonnerie, détritus, ordure de nature pestilentielle.

mélanchonnade: fourberie, attitude vengeresse causée par une jalousie morbide et le sentiment de ses échecs répétés.