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Blog AMERTUME
30 mai 2017

LECTEUR DE RÊVES

murakami

... Je restai longtemps à contempler son visage sans dire un mot. Il me semblait que son visage cherchait à me rappeler quelque chose. Quelque chose en elle agitait doucement des sédiments de tendresse naufragés au plus profond de ma conscience...

J’attaque le huitième roman de Haruki Murakami, « La fin des temps ». C’est dire que les sept précédents ne m’ont pas découragé et ne m’ont encore pas sevré de son œuvre. Plus j’avance dans sa bibliographie, plus je m’aventure dans le surréalisme d’un monde qui déraille. Heureusement, le fantastique est toujours relié à la réalité du quotidien, et l’humour n’y est pas absent, car de la fiction trop point n’en faut, du moins pour mon goût. Dans « 1Q84 », c’est une femme assise à l’arrière du taxi qui se fait arrêter au bord de l’autoroute, qui enjambe la glissière de sécurité, qui pousse une porte métallique pour emprunter un escalier en colimaçon et qui entreprend une longue descente vers une nouvelle ville où le calendrier n’est pas syncro avec celle du dessus. Mais la femme est réelle, style secrétaire de direction, qui enroule sa mini-jupe jusqu’aux hanches et porte ses escarpins à la main pour franchir les obstacles. Rien d'extra-terrestre en elle et c'est tant mieux !Trop point n’en faut, disais-je. Ici, dans La fin des temps, que je ne vais pas vous conter car j’en suis au tout début et que je ne vais pas manger le morceau pour sauvegarder la surprise si vous y venez, le personnage qui peut-être va se révéler central et principal de l’histoire, se retrouve dans une petite ville qui semble habitée puisque les traces de vie sont palpables mais où il ne croise pas grand monde.  Le gardien de bestiaux et du village aussi lui explique qu’il va devoir travailler s’il veut rester ici.  Il va donc travailler à la bibliothèque en tant que « Lecteur des rêves ». A partir de là, on peut tout imaginer. Va-t-il recevoir des habitants du coin pour traduire leurs songes, leur donner un sens, une explication ? « Dites-moi, mon cher monsieur, j’ai rêvé que je vendais des bas- nylon dans une poissonnerie et que la patronne toute en écailles, me passait ses mains poisseuses sur tout le corps ». Ou alors, un rêve récurrent que personnellement je fais très souvent, dans lequel je me rends dans des grands ensembles de bâtiments à la périphérie de la ville, où je mets des heures pour en trouver l’issue, et où une fois dehors, je ne sais plus où j’ai garé ma voiture. Mais avec Murakami, ce sera forcément d’un autre tabac. « Lecteur de rêves », tout un programme en perspective ! Peut-être, ce seront des rêves enfouis dans la mémoire des vieux murs et qu’il faudra mettre à jour ? Celles et ceux qui parmi vous ont déjà lu le livre doivent sourire en coin. Et puis, il y a l’écriture chez Murakami, faudrait voir à ne pas l’oublier ! Pour ce qui est de l’extrait qui entame mon billet, ce sont les mots que lui inspire la jeune femme qui l’accueille lorsqu’il vient prendre contact à la bibliothèque. « Vous agitez doucement en moi des sédiments de tendresse naufragés au plus profond de ma conscience. » J’imagine bien sortir une telle tirade à une personne de rencontre, une femme de préférence, après l’avoir invitée à boire un thé ou un whisky soda dans un bar de bon goût. Soit elle me prend pour un barge et me cloue sur place en prétextant un passage aux toilettes, soit je deviens l’homme de sa vie. Des sédiments de tendresse naufragés ! C’est fou !

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