JEU DE BILLES
S’il est aisé en France de déceler des déjantés à tous les coins de rue, on peut s’imaginer ce que ça peut être en Chine qui compte près de 1 milliard et demi d’habitants. Comme aurait sûrement dit ce vieux pote d’Einstein, « plus on est, plus ça craint !» Ceci dit, on est comme on naît. L’histoire que je vous conte se passe donc en Chine où un mec de 36 ans, qu’on appellera Xiang, décide de jouer aux billes. Mais attention, pas comme vous et moi pouvions y jouer dans la cour de récré au temps de notre prime jeunesse, au Pot, au Tac, à la Pyramide, au Mur, au Cercle, à la Croix, ou à d’autres variantes, mais à un jeu tout particulier consistant à s’enfiler dans le pénis autant de billes qu’il est possible d’en recevoir. Ce gugusse de la perle est allé jusqu’à en introduire 34 ! Deux de moins que son âge ; c’est vrai que c’ eut été encore plus difficile avec des bougies. Pourquoi donc, me demanderont les moins initiés d’entre vous ? Et bien, pardi, la jouissance, l’explosion des sens, l’extase, et que sais-je encore ?? Moi, je vous dirais que rien que d’y penser, ça me donne des frissons derrière les cuisses. Xiang, quant à lui, y est allé de bon cœur. Des billes de 5 mm de diamètre ! Il avait vu ça dans un film auparavant, un film qui n’avait rien à voir avec Joséphine Ange Gardien, évidemment, et il voulait se refaire la scène. Vous imaginez aisément que ce qui devait arriver est arrivé. Non seulement les billes n’ont pas voulu ressortir, mais elles se sont coincées et sont même allées se loger dans la vessie. Tellement il souffrait qu’il n’a même pas pu sauter sur place pour faire de la musique et chanter « Greli, Grelot, combien j’ai de billes dans mon sabot ? » Des douleurs insupportables, évidemment, et des difficultés à faire pipi s’en sont suivi. Du coup, c’a été l’inévitable visite à l’hôpital et les questions incontournables qui gênent : « Qu’est-ce qui vous amène ? Ah bon ! Et comment ces billes sont- elles arrivées jusque- là ? » Et puis il y a eu l’opération pour extraire les billes de la vessie, et tout ça au forceps. Ne me demandez pas trop les détails techniques, mais sachez qu’on n’a pas fait reprendre aux billes le chemin qu’elles avaient emprunté à l’aller. Dommage pour Xiang, car la jouissance aurait peut-être été meilleure. Et comment trouver une chute à ma narration ? Avec un dicton peut- être, du genre "l’oisiveté est mère de tous les vices ", "la recherche de l'extase prend des chemins que la raison ne connaît pas", ou alors plus simplement : « une bille ou deux dans le pénis, ça va, mais 34 billes, bonjour les dégâts ! »