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Blog AMERTUME
28 septembre 2018

QUAND JUDITH SE PAIE LA TÊTE D’HOLOPHERNE

judith

Judith décapitant Holopherne, par le Caravage (1598)

Quand on déambule devant les tableaux d’un musée, souvent on s’extasie, les plus connaisseurs en analysent la justesse et la force des traits des personnages, la lumière, les couleurs, mais cherche–t-on toujours à en extirper la substantifique genèse de l’œuvre ? A propos du tableau ci-dessus réalisé par Michelangelo Merisi da Caravaggio, plus connu sous le nom de Le Caravage (1571-1610), on ne peut être indifférent tant il est criant de réalisme. Sur l’étiquette, il est écrit : « Judith décapitant Holopherne ». Point barre ! Mais qui était donc Judith, et qui était Holopherne ? A la rédaction du blog Amertume, personne n’étant trop disposé à pousser les recherches, je m’y suis donc collé et suis allé ressortir de mes livres de chevet le livre de Judith qui fait partie des livres deutérocanoniques de l’Ancien Testament qui surélèvent sous le sommier la tête de mon lit. Holopherne, ce pauvre bougre qui ci-dessus semble passer un mauvais moment de cochon est justement un personnage du livre de Judith. Il est général dans l’armée de Nabuchodonosor, celui qui inventa les noms à coucher dehors et qui fut aussi roi des Chaldéens régnant sur Babylone de 605 à 562 av.J.-C. Le roi Nabu envoie Holopherne châtier les peuples de l’Ouest, parce qu’ils ont refusé de le soutenir dans sa guerre contre le roi Perse Arphaxad. Holopherne et ses hommes pillent, tuent et ravagent tout ce qui bouge dans tout le Proche-Orient. Ces soudards assiègent Béthulie, une ville juive, qui se retrouve privée d’eau.  Et là, ce n’est pas la Française des Eaux ni le groupe Véolia qui vont intervenir pour rétablir le réseau mais bel et bien Judith, une jeune veuve d’une extraordinaire beauté pour qui on changerait sans se faire prier toute l’eau en vin. Et justement, de vin il est question ! Judith se pointe avec sa servante (le 3ème personnage du tableau ci-dessus) dans le camp d’Holopherne et apporte des cruches de pinard. L’histoire ne dit pas si on est en septembre, période choisie par les enseignes pour leur foire aux vins. A la vue de Judith, ce pendard d’Holopherne est sous le charme et sous le choc émotionnel. Il organise en son honneur un grand banquet  bien arrosé et Judith lui distille des mots qui l’encouragent dans son entreprise de séduction. Mais Judith sait où tout doit s’arrêter et quand elle juge que l’ignoble Holopherne est suffisamment « éthylisé », elle le raccourcit d’un grand coup de cimeterre à son col. Le salopard couine comme un porc et pisse le sang, et quand la tête est finalement détachée de son tronc, la belle et douce Judith la rapporte aux habitants de Béthulie comme un employé des abattoirs livrerait une tête de veau au boucher du coin. Enhardis par cet acte hors du commun les habitants retrouvent  du moral et de la gnaque et mettent en déroutent les Assyriens démoralisés par la perte de leur Général. Voilà, la messe est dite, même si la Bible ne la raconte pas de la même manière, mais le scénario a été respecté. Cher lecteur, si tu as l’occasion de passer devant ce tableau du Caravage, qui avec d’autres du peintre sont exposés actuellement au Musée Jacquemart à Paris, aies une douce pensée pour la belle Judith qui fit perdre la tête à ce salopard d’Holopherne.

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