LA PENSÉE INFERNALE
Comme tout un chacun, il vous est forcément arrivé d’essayer de ne plus penser, parce que de toute évidence, les pensées auxquelles vous pensiez n’étaient point du tout agréables à penser. Surtout au moment de l’endormissement ou dans les réveils nocturnes, quand les pensées se font noires et finissent par vous faire passer une nuit blanche. C’est vrai que « ne plus penser » n’est pas un exercice évident, et pourtant, ce serait une thérapie idéale, quand le besoin s'en fait sentir. Ce qui m’amène à ce sujet, c’est le dernier livre de Murakami, « Le meurtre du Commandeur » que Fanette m’a offert, sachant l’attachement littéraire que j’ai pour cet auteur. Je ne trahirai en rien l’intrigue de ce roman en deux tomes qui deviendra, à n’en pas douter la cerise de son œuvre, rivalisant peut-être avec 1Q84 et l’incolore Tsukuru Tazaki. Non ! Ce passage que je reproduis ici n’est pas du tout l’objet du roman pas plus que le titre trompeur de celui-ci a un rapport quelconque avec un polar. Il s’agit seulement d’une réflexion faite entre le personnage héros et son interlocuteur du moment sur cette tentative que j’évoquais en préambule, celle d’essayer de ne pas penser. «…. Il est presque quasiment impossible pour un homme d’arrêter de penser à dessein à quelque chose. L’intention même de ne plus penser à quelque chose est déjà une pensée, et, tant qu’il garde cette intention en tête, ce quelque chose aussi est toujours pensé. Aussi, afin de ne plus penser à quelque chose, il doit d’abord se détacher de l’idée même d’arrêter d’y penser… » Tout ça doit vous paraître évident chers lecteurs, à vous comme à moi mais, encore, fallait-il y penser !