MORT A CREDIT
Quand les pouvoirs publics vont-ils se pencher sur le prix exorbitant de la mort et faire en sorte que les frais d’obsèques soient pris totalement en charge par la caisse d’assurance maladie . La mort est finalement le dernier chapitre de notre carnet de santé et il n’est pas normal qu’elle soit ainsi sous estimée par rapport au premier chapitre de notre naissance .On pourrait fixer au départ un prix de base pour des obsèques standard . Libre à ceux qui sont mieux nés que les autres et qui veulent partir en grandes pompes de faire leur propre rallonge .On considère que la totalité des frais d'obsèques, pour un budget moyen, tourne généralement autour de 3 000 € . Cette somme doit être doublée s'il faut entièrement financer un monument funéraire. Beaucoup voudraient faire tomber ce prix prohibitif en faisant une partie du boulot, mais il est bien difficile d’échapper au monopole des charognards . C’est ainsi que récemment, un jeune homme peu fortuné a voulu enterrer lui même son père dans le cimetière du village . Equipé de pelle et pioche, il s’est vu refuser l’accès à la tombe familiale . Il aurait pu ainsi économiser 200 € .
Madame Chaffardon, l’épouse du boucher charcutier décédé l’an dernier avait pensé utiliser la chambre froide de la boutique pour la conservation de son défunt mari avant l’inhumation . Elle aurait ainsi éviter les trois jours de dépôt en chambre funéraire et faire ainsi l’économie de 300 € , mais elle a eu le tort de demander l’autorisation en mairie où on lui a signifié un refus catégorique . On réclamait l’été dernier à la famille Pereira Goncalvez pas moins de 1850 € pour rapatrier leur grande tante décédée dans des circonstances dramatiques au camping des flots bleus à Palavas les Flots . La pauvre dame, nonagénaire s’était étouffée avec une merguez trop vite avalée . Ne pouvant faire face à une telle dépense , surtout après ces vacances estivales, toute la famille Pereira, sous la houlette de Jésus Luis Manuel, avait préféré elle même assurer le transport de l’aïeule jusqu’à St Rambert d’Albon , soit une distance de 400 km. C’est ainsi, qu’en pleine nuit ,en pyjama et en catimini , ils enroulèrent la malheureuse dans les tapis de plage en rafia et l’arrimèrent sur la galerie de la peugeot . Sordide, me direz vous, mais sachez que hormis le transport, il leur resta à payer 350 € pour le cercueil, 300 € de mise en terre et 285€ de transport de leur domicile au cimetière . Il y eut aussi la couronne de fleurs , et une petite tablette en marbre où était gravée : « A notre chère disparue » ce qui était le cas de le dire . Ils décidèrent au grand désarroi de Rosa Luisa Concession , très croyante, de passer outre le service religieux afin d’éviter les pourboires éventuels au personnel de l’église . Je vous épargnerai le détail de l’addition, mais sachez que les Pereira durent faire un prêt sur 2 ans auprès de la Banque Populaire .