LES BÉBÉS DE LUCIFER

La dernière élucubration de Sarko la science ne vous aura pas échappé . Voilà que le héros de Neuilly se prend pour Freud avant de se prendre bientôt pour Napoléon si toutefois les électeurs n’y mettent pas le holà . Il disserte sur l’acquis et l’inné en prétendant que l’on naîtrait violeur, pédophile ou adventiste du septième jour . Vieux débat sur le déterminisme, et sur lequel on a souvent planché en classe de philo. Cela pourrait faire sourire étant donné la légèreté du personnage mais il se trouve que ses roucoulades  ont gagné la Maternité des Rosiers où exerce comme infirmière chef, Roseline Cussonnet . Les propos du freluquet l’ont quelque peu perturbée, et elle a depuis, auprès des nourrissons, une conduite qu’on ne lui connaissait pas . Elle les invective, les vilipende en leur promettant les portes de l’enfer. Il fallait la voir mercredi matin, déambuler de berceau en berceau dans la nurserie, se penchant sur les nouveaux nés pour leur tenir des propos démoniaques.  Au petit Théo âgé de deux jours à peine elle tenait ces propos : « Toi, avec ton air à pas y toucher et ta bouche en cœur, ça ne m’étonnerait pas que tu finisses pédé ! » Puis s’approchant du petit  Gratien de deux jours et demi : «  Si tu crois que je ne t’ai pas vu te tripoter la zigounette dans ton babygros ! Tu vas tout droit vers une carrière d’exhibitionniste devant les cours de maternelle . » A la petite Alicia qui gazouillait dans son sommeil : « La voilà déjà en manque cette petite junkie ! C’est à l’héroïne qu’elle va se  shooter plus tard  et je voudrais pas être sa belle mère ! » A la petite Julia , à qui sa collègue faisait la toilette : « Petite vicieuse, espèce de dépravée ! C’est comme Violette Nozières que tu finiras après avoir tué père et mère ! »

N’y pouvant plus, et aspirant au calme, Bertrand, l’aîné du dortoir âgé de cinq jours et quelques heures s’exclama : « Dis donc Roselyne, tu peux pas nous lâcher un moment ! Toi et Sarko, vous commencez à nous casser les couilles ! »