LE MORAL DANS LES CHAUSSETTES
A moins de vivre en ermite, presque chaque jour vous avez à répondre à la sacro sainte question « Comment ça va ?» quand toutefois ce n’est pas vous qui la posez. Et comme vous êtes pudique la plupart du temps, vous dites que tout va bien refoulant ainsi vos petites angoisses quotidiennes, vos hémorroïdes, votre peur du lendemain et le regard négatif que vous portez sur la société. La question peut aussi varier dans la forme et se changer en : « Le moral est bon ? » A celle-ci, pas la peine de répondre. L’indicateur de confiance des ménages de l’Insee peut le faire à votre place. Et là, depuis sa création en 1987, le baromètre n’a jamais été aussi bas. Du – 34 qu’il affiche sur l’échelle des emmerdes. Le moral est dans les chaussettes, c’est carrément la sinistrose. Vous me direz pourtant qu’il y a là, matière à discussion ! Le moral des français se mesure t-il essentiellement à ce qu’ils mettent dans leur chariot . Soit ! Il est d’autres plaisirs. L’amour, l’eau fraîche et la tendresse bordel ! Le coucher de soleil de Palavas les Flots, le murmure d’un ruisseau, l’odeur d’un feu de bois ou celle du foin mouillé se chauffant au poitrail des vaches. Mais bon, si la table est bien garnie et qu’il y a de quoi voir venir dans le frigo, ce n’est pas plus mal ! Un bon camembert acheté avant la hausse qui s’échappe sur votre tranche de pain de campagne, un saucisson ardèchois et un bon verre de rouge de la Drôme ne sauraient être des intrus dans notre quotidien . Et pourquoi pas, une seule et unique soupe ? Il y en a bien qui nous la servent chaque jour ! Elle nous suffirait peut-être, si elle n’était pas à la grimace.