LA JUSTICE EN PENTE DOUCE
On se bouscule pas plus que ça du côté de la justice pour libérer Marc Machin emprisonné à tort depuis maintenant six ans et qui vient d’être innocenté il y a dix jours de cela par les aveux du véritable criminel du pont de Neuilly. L’ADN a parlé pour ce dernier et Marc n’attend plus que le bon vouloir de la justice pour pouvoir humer l’air du dehors. Peut-être lundi ou en fin de semaine prochaine, ou alors à la Pentecôte. Il faut que la commission des mises en liberté se réunisse et peut-être que la sous-commission entérine. Rien ne presse, puisqu’il a déjà patienté si longtemps dans sa cellule. L’administration pénitentiaire le considérait dit-on comme un détenu difficile et réfractaire à l’autorité. Je trouve pour ma part qu'il a une patience d'ange. C’était en page six du journal que je lisais la triste mésaventure de Marc. Juste à côté, en page sept, on relatait que la ministre de la justice, Melle Dati, avait arrosé avec ses amis son élection à la mairie du VIIème arrondissement dans un restaurant du quartier. A la même heure, c’était l’extinction des feux dans la cellule de Marc. En 1789, il y en a qui pour moins que ça y ont laissé leur tête. Ce n’est pas à Marc que je pense, bien évidemment ! Nous vivons une époque nauséabonde.
P-S: "Machin" est bien le patronyme réel de Marc. Avec les trucs en couille de la justice, on pourrait douter de la véracité de l'histoire.