CHAUFFE MARCEL !

Les Suédois en ont dans le ciboulot ! Un immeuble de bureaux va être chauffé à la chaleur humaine. Cet immeuble doit être construit à proximité de la gare centrale de Stockholm et quoi de mieux d’exploiter la chaleur naturelle que dégage les voyageurs en transit qui s’entassent et vont et viennent dans les couloirs de la gare. Le procédé est simple mais il fallait y penser. Des tuyaux reliant les deux bâtiments et l’affaire est presque jouée. L’air chaud produit dans la gare par la masse humaine sera acheminé par des pompes vers l’ensemble commercial de 28 000 m2 via un tuyau rempli d’eau ne demandant qu’à être réchauffée et répartie dans les radiateurs des différents locaux. Et puis dans un circuit, quand il y a l’aller, il y a le retour ; cette même eau qui aura entre-temps refroidi retournera à la gare pour la rafraîchir. Qui aurait  pensé qu’une telle expérience puisse naître chez les  Suédois  qui comme leurs frères Scandinaves n’ont pas forcément le monopole de la chaleur ? Pourtant, comme le chantait Haricot Merguez du temps où il était inspiré, les gens du Nord ont dans le cœur le soleil qu’ils n’ont pas dehors. J’invite les spécialistes de l’écologie hexagonale si tant est qu’il y en ait à se pencher sur la situation. Des immeubles d’habitation pourraient être entièrement chauffés aux corps humains. Il suffirait d’entasser à heures régulières des masses de gens disponibles dans les sous-sols des immeubles. Je pense aux retraités, aux demandeurs d’emploi de 57 ans et demi, aux fonctionnaires en congé, aux prisonniers non dangereux, aux SDF, aux sans papiers et autres parasites de la société. Tout ce petit monde de chauffage  pourrait par roulement assurer gracieusement le confort des résidants et cela en faisant économiser à la planète des milliards de calories énergétiques. Outre le profil social déjà cité, il conviendrait que le sujet soit plutôt latin, voire méditerranéen, car la gestuelle est plus vive et donc plus calorifique. Une forte sudation, un bon tour de taille et une aptitude à la flatulence seraient également les bienvenus chez ces faiseurs de chauffage . Le gîte et le couvert leur seraient  gracieusement offerts en contrepartie d’activités physiques continues, accompagnées de musiques rythmées pour chauffer l’ambiance. Imaginez un instant les appartements surchauffés du dessus avec leurs occupants contraints à ouvrir les fenêtres en plein hiver ! Nous vivrions une époque chaleureuse !