MÉLODIE EN SOUS SOL

Les amis du Sud-Ouest chez qui je passe quelques jours me font dormir dans une chambre qu’ils ont installée dans le sous sol de leur maison, à la cave pour tout vous dire. L’endroit est compartimenté en trois réduits différents. Celui où je dors abrite du matériel sportif composé essentiellement d’accessoires de montagne tels que baudriers, casques, cordes et mousquetons. Cet environnement ne me perturbe pas plus que ça dès lors que je n’ai pas actuellement  à l’esprit des idées de pendaison. Le lit y est douillet et une jolie lampe de chevet dispense une lumière rassurante. Tout à côté, c’est la buanderie jouxtant le local à provisions où trônent sur les étagères des bocaux de pâtés, de confits et de confitures surplombant des casiers de bouteilles de crus différents. Mais en mon esprit simpliste, qui dit cave, dit rat et, en investissant les lieux, je n’appréhendais à vrai dire que la présence de ces bêtes répugnantes  pour qui j’éprouve une aversion maladive, phobique. Malgré le discours rassurant de mes hôtes, je dois dire que la période d’endormissement a été consacrée à une écoute très attentive de grattements éventuels et j’ai finalement été rassuré. L’endroit était sain, moquetté, exempt d’humidité et je pouvais donc y aller du sommeil du juste. Seule peut-être,  l’odeur familière des catacombes pouvait me rappeler que je n’étais pas au grenier mais j’y gagnais cependant en fraîcheur compensatrice. Tout semblait donc aller pour le mieux dans le meilleur des mondes jusqu’à hier soir où j’ai entraperçu près du lave linge quelques moellons empilés, une truelle et un sac de ciment. Les pensées sont vagabondes et l’imagination fait ainsi son chemin. Allez donc savoir pourquoi il m’est venu à l’esprit des histoires de villégiature autrichienne avec les idées de confinement et d’enfermement que cela entraîne! La nuit a été agitée et j’ai vu en rêve un drôle de type aux cheveux grisonnants et aux moustaches à la Salvador Dali.  J’écris ce soir, l’angoisse au ventre à l’insu de mes hôtes qui travaillent de nuit. C’est un S.O.S que j’envoie à celles et ceux qui me lisent régulièrement. Ou plutôt un S.M.S. (Save My Soul !) S’il m’arrivait d’être trop longtemps absent de mon blog,  merci de vous inquiéter pour moi !