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Blog AMERTUME
28 août 2008

LOURDES ITINERAIRE BIS

Depuis le mois de mai, Saint-Etienne-Le-Laus avec son sanctuaire baptisé de manière très originale « Notre Dame » est rentré dans le club privilégié  des quatre sites d’apparition de la Vierge. St Etienne le Laus,  rejoint ainsi la rue du Bac à Paris, Notre-Dame-de-la-Salette en Isère et Lourdes, la star Pyrénéenne. Petit village d’une soixantaine d’âmes, situé dans les Hautes Alpes, St.Etienne de Laus a eu la chance de voir naître au 18ème siècle, Benoîte Rencurel, bergère comme il se doit et à qui la Vierge est apparue de nombreuses fois. Le Vatican a donc donné sa bénédiction pour la reconnaissance du site et déjà, les autochtones se frottent les mains. Jusqu’à présent, le nombre de pèlerins ne dépassait pas les 120 .000 et il y a fort à parier que désormais, le chiffre sera multiplié par cent comme il le fut naguère avec les pains. Voilà une affaire juteuse en perspective qui va donner du grain à moudre aux commerçants du coin et qui suscite chez moi beaucoup de dépit et de regrets. Oui, je dois l’avouer, il y a longtemps que j’ai pour projet de monter un « Lourdes Bis » et j’ai trop eu le tort d’écouter les oiseaux de mauvais augure qui m’en ont découragé. L’idée de me mettre en quête d’un tel site m’a toujours habité. Il me fallait d’abord dégoter un petit village planté sur un relief karstique, pas trop fréquenté,  avec quelques grottes naturelles ici et là. Pour la bergère, c’était plus difficile car la race s’est dépeuplée et que les seuls survivants sont de sexe mâle. Jamais la Vierge n’irait s’exhiber devant le premier godelureau venu. J’ai donc pensé à quelque gourgandine repentie venue s’isoler près de l’excavation pour pleurer son amant ou au pire pour se jeter dans l’abîme. Au moment de l’acte fatal, la bonne Dame lui serait apparue et aurait empêché le drame. Ma Sainte aurait, contre espèces sonnantes et trébuchantes juré ses grands dieux de l’apparition et l’affaire aurait été dans le sac. J’ai bien prospecté çà  et là mais je suis toujours rentré bredouille. Ces villages de petite superficie n’abritent pas de gourgandines et encore moins de clubs de majorettes. Il fallait donc me rabattre sur du gouffre plus fréquenté et risquer ainsi que s’évente mon projet. Pour le gouffre de Padirac, le monde est tel du matin au soir pour y descendre que mes espoirs se sont envolés. Trop de monde, ça dissuade pour les apparitions, et si apparition il y avait, trop de témoignages différents casseraient l’image. J’ai pensé aussi au gouffre Berger dans le Vercors mais avec la flopée de spéléologues qui le visitent, l’affaire était compromise d’avance. La Vierge privilégie les coins calmes et solitaires et dans ces coins de spéléo, c’eut été se mettre la corde autour du cou . J’ai donc abandonné l’idée du site naturel pour en arriver à l’idée d’un  « Lourdes Bis », une annexe en quelque sorte que l’on peut monter aussi bien à Grenoble, à Clermont-Ferrand ou à Knokke- le Zoute. Ici, pas de supercherie, pas de faux témoignage, pas de leurre. On la joue sincère, et on annonce aux badauds la vérité vraie. Ils n’ont pas pu aller à Lourdes, c’est donc Lourdes qui viendra à eux ! Et là, cher lecteur, je vous prends à témoin, je vous mets dans la confidence et j’en appelle même à votre assistance et vos conseils, et pourquoi pas  à votre association financière si vous jugez que le plan est bon. Qu’est-ce qu’il nous faut au départ ? Un terrain de 3000 m2 environ pour y monter la grotte en carton pâte, la fontaine et son ruisselet puis bien sûr l’indispensable Dame Blanche qu’on sera allé quérir dans quelque plâtrerie espagnole. Un circuit en sens unique avec la caisse à l’entrée puis les remerciements à la sortie. Pour l’ambiance et pour aider au recueillement , du cantique et plusieurs écrans affichant en direct les images de la web-cam pointée sur le sanctuaire Pyrénéen. On proposera à la vente du produit de là-bas dont on s’appliquera à assurer l’authenticité. De la flotte bénie en bidon de 5 l ou en bouteille de 25 cl, de l’icône, de la médaille, du crucifix, de la boule de Vierge qu’on agite et qu’on fait neiger, du cierge à dimensions variables, du missel, du demi sel,  du chapelet et tout ce que les fournisseurs du temple pourront nous procurer. L’offre est intarissable et nous pourrons passer commande sur Internet. Pour la flotte, comprenez bien qu’on ne la fera pas forcément venir de Lourdes. Faut tout de même pas pousser trop loin le zèle. La fontaine de la cour fera l’affaire et il suffira de soigner l’étiquetage. L’eau d’ici vaut bien l’eau de là. Comme dit mon cousin Gaétan, y a que la foi qui sauve même si l’eau triche parfois.  Après, après,  il reste la manière et il faudra assurer dans la « com » et la convivialité.  Il faut que le pèlerin se sente bien accueilli. Tout en s’étant fait soutirer un maximum, il faut qu’il quitte notre sanctuaire avec la foi au cœur et l’amour dans le regard. Surtout pas de fausses promesses ni de la quelconque prestidigitation comme me le susurrait à l’oreille ce mécréant de Phil. Si apparition ou miracle il doit y avoir, que cela vienne naturellement sans leurre et sans approche. Il nous faut avant tout de l’éthique et de la déontologie. Marchands du temple, oui,  marchands d’estampes aussi, mais surtout pas marchands de l’estampe ! L’entrée sera payante et son prix reste à définir tout comme pour le recrutement du personnel qui ne saurait être trop démesuré. Chrétiens s’il le faut , mais ne nous métamorphosons  pas en une œuvre de charité. N’allons pas non plus transformer l’endroit en infirmerie ou en hôpital de campagne avec des brancardiers et du personnel soignant . C’est peut-être sur cet aspect là que nous diffèrerons de la maison mère. Il n’est pas question d’aller casser le moral aux visiteurs en  leur exhibant pansements , béquilles, prothèses ou autres accessoires ostentatoires. L’accès au site sera donc interdit aux personnes à l’invalidité apparente. Par contre, les personnes atteintes de troubles mentaux seront les bienvenues car plus on est de fous, plus on rit. A la sortie, sur le  panneau géant de bois où s’adosseront la Vierge et la  fontaine, le pèlerin pourra y fixer avec les punaises prévues à cet effet les ex-voto symbolisés par les  billets de la monnaie de son pays . L’euro par les temps qui courent est le bienvenu. Pas question cependant d’allumer les cierges achetés et de les faire consumer sur place. Dehors, il y aurait grand risque à ce qu’ils s’éteignent au moindre souffle d’air et à l’intérieur ça noircirait les murs. Le cierge ne se consume pas sur place, il est à emporter. Qu’on se le dise !  Je ne vois rien d’autre à ajouter pour l’instant mais je reste à l’écoute des uns et des autres. Le plus beau compliment qui pourra nous être fait par les pèlerins, c’est d’avoir eu l’impression que le lieu était plus vrai que nature et qu’un lieu saint peut en cacher un autre. Et puis allez donc savoir si Benoît ne nous fera pas l’honneur de sa visite lors de sa prochaine venue en France? Un miracle est si vite arrivé !

En direct : la webcam de Lourdes

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