TOUT EST DANS LE REGARD
Combien sont-ils de pèlerins à s’être déplacés à Jahlay en Belgique pour vénérer et prier la Vierge de Sart ? Le Saint-Esprit aurait bien du mal à les recenser. C’était une affaire qui commençait à bien tourner pour l’économie locale et voilà que sont arrivés les scientifiques avec leurs gros sabots et leur esprit chercheur de petite bête pour tout remettre en question. La vierge autochtone a cette particularité de briller ou plus exactement de se mettre en état de luminescence. Du coup, on ne va pas chercher midi à quatorze heures pour attribuer au phénomène une sainte signification, voire un message en direct de la Vierge Marie. On y accourt donc pour s’exposer à sa lumière comme d’autres vont prendre les eaux à Vittel ou à Uriage les Bains pour y soigner leurs maux. Et cela donc jusqu’à ce que des irresponsables viennent casser la baraque en donnant une explication à la chose. La luminescence dégagée par la vierge s’expliquerait tout bêtement par son enduit contenant du sulfure de zinc. Sale coup pour la paroisse ! L’évêque de Liège remercie le ciel que le pourquoi du pourquoi ait été élucidé, cela mettant un terme aux éventuelles accusations de supercherie. Mais on se doute bien que le prélat ainsi que le prêtre du coin en ont gros sur le tabernacle et c’est sans compter aussi sur les marchands de glace et de cartes postales. Cependant, on ne saurait baisser les bras du côté du diocèse et du presbytère. Si les scientifiques ont écarté la source divine et céleste, Monseigneur Delville rappelle que tout ça ne saurait foutre en l’air le nombre de prières qui ont été dites devant la Vierge et que nombre de guérisons ont été constatées par certains. Et pour finir, il a ces mots à vous crucifier le plus impie d’entre nous : « La grâce de Dieu passe d'abord par la conscience et le regard du croyant, avant de passer par des phénomènes merveilleux". C’est pas joliment dit ? J’en ai presque honte à vouloir conclure derrière lui ! Finalement, c’est pas tant ce qu’on regarde qui compte, c’est le regard ! Ô, gens de sciences, comme je vous plains, à toujours vouloir éteindre les lumières !