NOTRE- DAME DE LA SORNETTE
Les régionaux de l’étape l’auront compris, je veux parler de Notre- Dame de La Salette , en Isère, là où en 1846, deux gamins du coin, Mélanie et Maximin firent la rencontre de leur toute jeune vie. Pauvres et sans éducation, ces deux petits bergers parlant le patois local, conduisent les moutons dans les alpages et rencontrent en chemin une belle dame en pleurs, toute de lumière. Je sais, je sais, bande de mécréants, le scénario est connu ! Ce sont toujours des bergers et bergères qui parlent leur langue régionale et on refera le même coup 12 ans plus tard du côté de Lourdes avec Bernadette, « Soubirous » de son nom de famille, et non pas « Chaudron de Courcelle épouse Chirac », atteinte du syndrome de Sarkozite. Je disais donc que les gamins rencontrent cette belle dame qui leur sert un message de derrière les fagots et pas piqué des vers. S’ils se convertissent, pierres et rochers généreront du blé, et des pommes de terre seront ensemencées. Chic ! Les gosses ont toujours raffolé des frites. La dame rajoute : « Je vous ai donné six jours pour travailler, je me suis réservé le septième et on ne veut pas me l’accorder. C’est ça qui appesantit tant le bras de mon fils. » Boudiou ! Tout ça est dit moitié en Français, moitié en patois que la dame semble maîtriser à la perfection. Si nous avions fait vous et moi la même rencontre, nous aurions aussitôt appelé les secours ou les autorités pour qu’on conduise cette brave dame à la clinique psychiatrique la plus proche. Mais ça ne va pas se passer comme ça ! Après dix ans d’enquêtes menées par les évêques successifs de Grenoble, on finit par homologuer l’authenticité du témoignage des enfants. Mais on n’attendra pas le verdict des Monseigneurs qui en pincent pour la vérité puisque c’est en 1852 que la première chapelle sera édifiée sur les lieux de l’apparition. Aujourd’hui, c’est une basilique de style néo-roman qui trône sur la montagne. Les pèlerins y viennent du monde entier et certains de font même la grimpette sur les genoux, histoire de se laver de tous les péchés du monde. Pour ma part, quand je passe dans le coin, je préfère m’arrêter en bas, au charmant village de Corps pour me sustenter à l’Hôtel de la Poste, un lieu de cuisine saint parmi les saints, qui mérite largement le détour.