PÉNÉLOPE LA LABORIEUSE

Cette histoire tournant autour de Pénélope Fillon qui se serait gavée aux frais de Marianne pour un juteux emploi fictif auprès de son époux irréprochable et blanc comme un cierge de Pâques m’invite à conter en quelques mots ce que fut la vraie Pénélope, celle qui dans la légende faisait se pâmer à ses pieds les princes Grecs. C’est finalement Ulysse qui remporta le gros lot, mais guerre de Troie oblige, il dut abandonner la belle en son palais et cette séparation dura une vingtaine d’années. Loin des yeux, près du cœur ! Et que croyez-vous qu’elle fit notre belle Pénélope pendant ces longues années ? Non, elle ne se tourna pas les orteils, mais elle se mit à l’ouvrage pour confectionner une tapisserie destinée à envelopper la dépouille de son beau- père quand celui-ci viendrait à mourir. Et cet ouvrage dura pendant les vingt années d’absence de son amoureux, car elle défaisait la nuit ce qu’elle avait tissé le jour pour que le job n’ait pas de fin et qu’elle puisse par ce prétexte repousser les avances de tous les prétendants qui tournaient autour d’elles comme des mouches. « Faire et défaire, c’est toujours travailler », devise montrant que par la vertu du travail, on accepte mieux la perte de temps et l’inutilité de la chose entreprise. Permettez-moi de douter de cette affirmation boiteuse mais là n’est pas la question. La morale de mon histoire, c’est que vous avez une Pénélope des temps anciens qui s’est tuée à la tâche sans toucher une tune, alors que la Pénélope dont il est question aujourd’hui, dénommée Fillon puisque son époux l’est, s’est fait rincer abondamment en milliers d’euros par les caisses de l’Etat sans en foutre une rame. Et on voudrait nous faire croire que le révérend Fillon a le sens de la probité ! Quand il cherchait à juste titre des poux à son ex-patron Sarcouillon pour les casseroles qu’il trainait au fondement, il oubliait alors qu’il avait été à bonne école.