AUTOPSIE DU VOTE DES TROUILLASENCS

Les Trouillasencs ? Et bien ce sont les habitants de Trouillas, petite commune de 2 000 habitants située dans les Pyrénées Orientales. Pourquoi Trouillas, me demandez-vous, se retrouve ici l’objet de mon intérêt post électoral. Tout bêtement et tout affectivement parce que c’est la commune natale de mon grand-père, Pépé Gilles, né sur ces terres en 1885, qui s’expatriera sur Grenoble en 1912 avec ma mémé Joséphine qui elle, était native de Thuir, commune proche dans le même département. Au lendemain donc de l’élection du 7 mai, je suis allé voir de plus près les résultats de la France profonde et Trouillas a fait l’objet tout naturel de ma curiosité. Et là, stupéfaction ! Stupeur et tremblement ! Abomination de la désolation ! Le Pen arrivée en tête avec 54,5 % des voix. Mais comment a-t-on pu en cette contrée en arriver là ? Si je peux comprendre un vote lepéniste dans certains coins de l’hexagone, là où l’on n’a pas acquis les fondamentaux de l’école primaire, là où l’on pisse de son balcon du 4^ème étage sur le linge étendu sur le balcon d’en dessous, là où l’on s’endort à la bière avec pour fond sonore les cris des voisins où dans des endroits plus huppés, là où les shampouineuses tenant salon se prennent pour des intellectuelles, là où des vieilles qui ont la gratouille vont faire pisser leurs chiens près du front de mer, et partout sur le territoire, disséminés, celles et ceux qui craignent que l’étranger vienne manger leur pain. Mais bordel de cul de canard, pourquoi Le Pen à Trouillas !? J’ai dû y passer une fois pour voir la terre de mes ancêtres mais ça fait un siècle maintenant. Quelle peut être la sociologie de ce village aujourd’hui qui était faite à l’époque de mon grand-père d’une majorité de petits paysans viticulteurs ? D’ailleurs, à son arrivée à Grenoble au début du siècle dernier, Pépé qui venait de la vigne a monté avec Mémé sur le Cours Berriat un commerce de vente de vins qu’on appelait communément à l’époque « Porte Pot ». Le client repartait avec son pot de vin extrait du tonneau et il avait même le loisir de se taper un ou deux canons sur place. Qu’est donc devenu Trouillas et ses Trouillasencs depuis ? Des migrants s’y sont- ils installés en squattant les granges ? Regrette-t-on le bon vieux temps du franc germinal, du louis, de l’écu, ou du franc Pinay ? Est-ce la trombine à Macron qui vous plaisait pas ? La peur du banquier ? L’Europe dominante et castratrice ? Vous ne recevez pas la télé chez vous ? Z’avez pas vu le débat ou la Moule a montré son ignorance, son incompétence, son ridicule et sa nocivité ? Le vent d’Espagne vous aurait rendu malentendants ? Répondez-moi les Trouillasenc ! Je sais que l’un de vous me lira avec mon titre évocateur.  Google fera son œuvre ! Dites-moi, si vous êtes de ces lepénistes, ce qui vous a inspiré dans ce choix abracadabrantesque ou donnez-moi votre sentiment si  vous n’en êtes pas. Doit-on aujourd’hui se taper des cargolades à la grimace ? Vous ne vous tenez plus la main en dansant la sardane ? « Burro ! (âne) » comme disait Pépé en Catalan quand il me réprimandait. Ce qui est sûr, c’est que je ne passerai plus par chez vous, comme j’évite depuis des lustres les cités où ça vote pour la famille du château de St Cloud. Pas plus de pèlerinage ou de pose pipi à Trouillas, qu’à Fréjus, Béziers ou ailleurs ! De toute façon, Pépé repose à Grenoble, en terre révolutionnaire ! Et pour finir sur une note réjouissante, Thuir, la patrie de Mémé a sauvé l’honneur avec 56% pour Macron. Dans les Pyrénées Orientales, on n’est pas pas tous handicapés du cortex vendremenian.  Trouillasencs, foi de St Assiscle, j’attends vos témoignages ! Pourquoi Le Pen ?

Comments

[Hopla]

Je partage ton dépit. Moi c'est ma maman, 76 ans, qui à voté la Lepen. Je te laisse imaginer la gueule de mon dépit à moi ! Ce n'est pourtant pas faute de faire de la pédagogie.

- Mais enfin Maman je t'aime, mais là tu déconnes à plein tonneaux.

- J'en ai marre de tous les autres pourris. Au moins elle, je comprends ce qu'elle dit, et elle parle aux petites gens comme moi.



La faute à qui finalement ?