CARTE POSTALE DES DANI

10 août 2020

Le peuple Dani, ici en exhibition. Si vous voulez les rencontrer, ils vivent dans la province indonésienne de Papouasie en Nouvelle Guinée occidentale. Bien que leurs ancêtres étaient connus pour leur cannibalisme, vous ne courez aucun risque d'aller batifoler avec eux, vu qu'ils se sont mis au régime depuis leur passage au christianisme. Ces ancêtres, justement ont défrayé la chronique en 1961, avec la disparition du fils de Rockefeller, le gouverneur de New York au cul cousu d'or. Le fiston pagayait dans le coin à l'époque à la recherche de sculptures en bois du peuple Asmat et aussi pour tirer les trombinoscopes des autochtones, mais après être tombé à l'eau et avoir nagé vers le rivage pendant des heures, il disparut des radars sans qu'on sache vraiment ce qu'il était advenu de lui. Des recherches furent effectuées par des hélicoptères, des avions, des navires et des milliers d'habitants, mais sans résultat. On ne crut pas vraiment à la noyade et les rumeurs commencèrent à circuler. La prédilection des Asmat pour le fumet de chair et leur cruauté légendaire laissèrent à penser qu'ils s'étaient fait un bon casse croûte avec le corps de l'héritier sorti du bain marie. Un livre publié en 2014 par Carl Hoffman affirme qu'il existe des preuves claires et abondantes que Rockefeller est arrivé à terre et a été tué et mangé cérémonieusement par les membres de la tribu Asmat.

Oui, il m'est arrivé d'entendre mon grand-père en parler mais sans donner d'amples détails. Il disait qu'un jour ils avaient mis au menu un type de descendance très friquée, mais qu'ils ne s'étaient pas gavés, vu la maigreur du rôti. Ils avaient même refusé d'inviter la tribu voisine comme c'était la tradition, craignant qu'il n'y en ait pas pour tout le monde.

Si je me souviens bien, Pépé avait récupéré une paire de lunettes mais il disait qu'elles n'étaient pas vraiment à sa vue.

Je suis la cuisinière du camp et je dois dire que je pourrais très bien m'adapter à cette ancienne coutume. Par ailleurs, je ne suis pas sûre que ce jeune aventurier ait été cuisiné au barbecue. J'ai mémoire que ma mère disait avoir assisté à sa cuisson mais à la façon d'un ragoût ou d'une daube. Même que celle qui était au fourneau tapait avec une grosse cuillère en bois sur la tête du malheureux qui dépassait de l'immense casserole en jurant ses grands dieux qu'il mangeait toutes les carottes et les petits oignons.