LES JOURS DE LARMES
Onze jours de tristesse imposée aux Nord Coréens ! C'est la consigne donnée à tout un peuple pour la commémoration de la mort du père de Kim mort en 2011. Le quidam de la rue n'a pas intérêt à être vu en train de se marrer ou même de sourire, sous peine de se voir nettoyer à coup de mortier. On ne fête rien, aucun évènement heureux familial, et on ne se raconte pas entre copains la dernière blagounette. Kimjonguant, délirant, trouducutant ! On ne connaît pas notre bonheur ! Vous imaginez qu'aux anniversaires des morts de De Gaulle, Mitterrand, Chirac, Giscard, on nous contraigne à chialer ?! On serait toujours le mouchoir à la main et des océans de larmes que ce serait ! Vous me direz que là-bas, dictature oblige, on pleure pour moins d'individus, mais on se rattrape pour un seul. Pas question de se laisser aller, même jusqu'au rire nerveux ! Même le rire jaune est interdit et c'est un comble pour un pays asiatique. Des larmes qu'il faut, fussent-elles des larmes de crocodile. Chacun se sent surveillé par chacun, car cette dynastie d'état de tas de merde a su instiller la soumission et la peur. Mais voilà qu'un souvenir me revient, qui se révèle pervers pour cette circonstance. Vous vous rappelez de cette petite contine qu'on se jouait à la maternelle en se tenant le menton : " Je te tiens, tu me tiens par la barbichette, le premier de nous deux qui rira aura une tapette !" Et bien, entreprendre à Pyongyang une telle fantaisie en ces jours de grimace relèverait purement de l'homicide avec préméditation, et c'est pas une petite tapette que se prendrait le rieur !
Recueillement obligatoire pour les badauds et le premier qui est surpris à sourire, c'est le peloton d'exécution.