LETTRE A SARAH
S’il en est un qui est resté dans la postérité avec sa lettre à Elise, je ne veux pas être en reste et veux bien y aller de la mienne à Sarah.
Sarah Kidner que je n’ai jamais rencontrée est rédactrice en chef de "Which ?" , un magazine de consommation. Elle y affirme que nos claviers d’ordinateurs sont généralement si sales et si infectés de bactéries qu’ils en deviennent néfastes pour notre santé. Parmi la trentaine de claviers analysés, le plus sale dépassait de 150 fois la limite de salubrité. Comme vous qui êtes en train de me lire, j’ai aussitôt examiné le mien de près et je dois le concéder, il n’était pas particulièrement net. D’autant plus que celui-ci est noir et que la fine pellicule grisâtre le recouvrant était bien apparente. Une pellicule faite de poussière ambiante, de particules capillaires, cutanées et autres substances d’origine indécelable à l’œil nu. Que dire des claviers qui prolifèrent en entreprise et qui sont la proie de tous les microbes inimaginables auxquels viennent s’ajouter les résidus du repas de midi pris sur le pouce ? Beurkk ! Je vous remercie donc Sarah de m’avoir ouvert les yeux et vous concède le bien fondé de votre intervention. Il est pourtant une association de pensées que vous faites dans votre tribune contre laquelle je m’inscris en faux ! Pour expliquer la dangerosité des claviers, vous allez jusqu’à les comparer à des sièges de toilettes ! Alors là, Sarah, vous êtes carrément à côté de la plaque, ou plutôt à côté du siège. Prendriez vous votre cas pour une généralité ? Ne voulant rien affirmer hasardeusement, je viens d’aller vérifier l’objet de vos griefs et j’en reviens tranquille et rassuré. Chez moi, les toilettes sont propres et l’abattant qui les recouvre est rutilant ! Alors de grâce, ne faites pas de vos toilettes si elles sont douteuses, un exemple universel. Et après ça, on dira que ce sont les hommes qui pissent à côté de la cuvette. Décidément, on ne sortira jamais des idées reçues !
Bien respectueusement