Quelque chose à déclarer ?
Suprême et divine nouvelle que celle de la fermeture pour quelques semaines de l’espace Schengen en raison du raout mondial autour de la Cop 21 qui va décider du sort écolo de la planète. Non pas que je sois un fan d’un protectionnisme pur et dur, mais juste pour le plaisir de revoir ces postes frontières avec leurs douaniers aux pantalons à bande rouge qui nous arrêtaient au milieu de la route Papa et Maman devant, et nous les gosses derrière. On nous annonçait le contrôle une bonne dizaine de kilomètres auparavant et on avait largement le temps de camoufler bouteilles italiennes ou espagnoles et bijoux suisses, mais pour ces derniers, c’était beaucoup plus rare. Qu’est- ce qu’on pouvait s’angoisser avant d’arriver au point crucial, que ce soit sur la route helvétique du Mondement à Dardigny ou sur celle espagnole du Col du Perthus. Là, un moustachu avec l’accent local, interpelait Papa avec la sacro-sainte question : « ? « Z’auriez quelque chose à déclarer ? » tout en lorgnant sur l’intérieur de l’habitacle. La réponse était bien sûr toujours négative, et une fois éloignés du poste, les grands contrebandiers que nous étions pouvions enfin mettre à jour les quelques tablettes de chocolat cachées sous les coussins. Parfois, les douaniers d’un geste de la main, nous invitaient à passer sans nous contrôler comme si nous étions des pestiférés et vous imaginez un peu qu’elle était notre déception. Tout ça pour rien ! Demain, de bon matin, je fermerai ma porte au nez des années mortes et m'en irai par les chemins européens pour goûter à nouveau à ce plaisir extrême, celui de vivre une exaltante aventure.