TENTATIONEM
Il y a de quoi y perdre son latin et ses fondamentaux ! L’église romaine catholique et apostolique est en passe de nous modifier le « Notre Père » le tube incontournable de nos prières psalmodié et seriné depuis la nuit des temps sur les bancs d’églises. Plutôt que d’entonner « Ne nous soumets pas à la tentation », les décideurs épiscopaux veulent nous faire dire « Ne nous laisse pas entrer en tentation ». Bien que vous soyez tenté de vous soumettre à l’idée qu’il n’y a pas bézef de différence entre les deux suppliques, il y a pourtant une énorme nuance mes bien chers sœurs et frères ! Si le boss nous soumet à la tentation, c’est qu’il est lui-même corrompu et qu’il veut qu’on l’accompagne dans la débauche, tandis que s’il nous laisse entrer, c’est selon notre bon vouloir et qu’il nous force pas la main. Et bien ça, je dois avouer que je n’y avais pas réfléchi, même si je ne fais plus ma prière depuis des siècles et des siècles, amen. Maintenant, les païens qui vont me lire vont me faire remarquer que c’est du pareil au même et que si le boss n’est pas assez puissant pour nous empêcher d’être tenté, que ce soit d’une manière ou d’une autre, il n’y a pas lieu d’en faire une messe. Et pour conclure mon épitre du jour, je dirai que si on en était resté à la messe en latin, on n’en serait pas là, à se remuer le tabernacle et à tortiller de l’encensoir. N’allez pas prétendre qu’avec le peu de latinistes que nous avons dans le stock, cette supplique qui fait débat aujourd'hui "et ne nos inducas in tentationem" ne serait pas passée inaperçue. Amen !