VOIR VENISE ET SE NOYER
Venise dans la flotte ? Pas de quoi en faire un fromage de Parmigiano et je ne vais pas pleurer pour en rajouter. Ma dernière et unique visite à la ville éternelle, comme ils disent, remonte à loin et je lui en tiens une rancune tenace. Les gardiens de l'église San Marco que l'on peut voir ci-dessus avaient refusé l'entrée à Madame, tout ça, parce qu'elle avait les bras nus. Vous devinez bien que ça ne m'avait pas rabiboché avec ce monde de faux culs, et en guise de signe de croix, j'avais dressé le doigt d'honneur. C'était déjà trempé à l'époque sur la place St Marc, trempé de pluie à la suite d'un " temporale" de tous les diables, et les vendeurs occasionnels se faisaient déjà des "palle" en or avec la vente d'imperméables. Là, avec la marée haute, ce sont les bottes de pêche qui ont la préférence. Le seul bon souvenir que j'en ai, c'est le capuccino bu sous les arcades avec pour spectacle cet orchestre de violons qui interprétait "Paname". A midi, dans un petit resto derrière la place, on nous a servi l'escalope de veau panée, mais pas de quoi concurrencer la maison Findus. Avant de rentrer, nous sommes allés soupirer sous le pont du même nom, histoire de boucler la boucle. Au final, ce détour ne m'a pas transcendé plus que ça et il ne faudra pas compter sur moi pour aller porter Marco sur mon dos, si jamais il avait le cul dans l'eau. La rancune est contrairement au minestrone, un plat qui se mange froid.
Mais que cette vieille rancune ne m'empêche pas de ressortir cette canzone d'Herbert Pagani "Concerto pour Venise", pour qui j'avais eu un gros coup de coeur à l'époque de mes vingt ans.